L’univers des arts martiaux chinois est riche et varié, s’étendant bien au-delà des frontières de la Chine. Au sein de ce monde fascinant, la boxe libre, ou Sanda, se démarque. Ce style de combat combine des techniques de frappe, telles que les coups de pied et de poing, avec des éléments de lutte, autorisant les projections. Émergeant initialement au sein de l’armée chinoise comme un moyen d’entraînement au combat, la Sanda a évolué pour devenir un sport de compétition captivant, tout en conservant ses racines martiales profondes. Sa popularité croissante à travers le globe témoigne de sa dynamique et de son efficacité.
Les origines et l’évolution de la boxe libre chinoise
Le Sanda, ou boxe libre chinoise, trouve son origine dans les forces militaires chinoises de 1924. Conçue initialement pour améliorer l’efficacité au combat des soldats, cette discipline s’est nourrie de diverses influences martiales. Assemblant des techniques de Kung-fu, de combat sur plateforme élevée (Lei tai), de lutte traditionnelle (Shuai jiao), d’empreintes de Judo et de Boxe, le Sanda s’est construit en un système de combat complet et redoutable.
Avec le temps, ce qui était un art martial strictement militaire s’est ouvert aux civils et a évolué vers un sport international. Dans les années 1990-2000, le Sanda a franchi les frontières de la Chine, gagnant une reconnaissance mondiale. Des combattants tels que Liu Hailong, Cung Le, Zabit Magomedsharipov et Moussa Niang ont contribué à son rayonnement en s’imposant sur la scène internationale, devenant ainsi des figures emblématiques de cette pratique.
Défini comme une discipline sportive, le Sanda se divise en deux axes principaux d’entraînement : l’entraînement sportif et l’entraînement martial. L’entraînement sportif se concentre sur l’aspect compétitif, avec des règles précises et un environnement sécurisé. Par contraste, l’entraînement martial privilégie les aspects de self-défense, d’efficacité en situation réelle et de perfectionnement technique.
Le lieu symbolique de l’entraînement du Sanda est connu sous le nom de Le Cercle. Cet espace dédié est à la fois un terrain d’apprentissage, de perfectionnement et de confrontation. C’est ici que les pratiquants viennent forger leur corps et leur esprit, en quête d’une maîtrise toujours plus poussée de cet art complexe et exigeant, qui se joue tant sur le plan physique que mental.
Techniques, règles et philosophie de la boxe libre
Le Sanda, ou boxe libre, se caractérise par un mélange de techniques empruntées au kick-boxing, à la boxe et au kung-fu, créant ainsi un style de combat dynamique et fluide. Les athlètes y sont autorisés à utiliser une large gamme de mouvements, incluant les shooters, les frappes avec les poings, les projections et les saisies. La richesse technique de cet art martial permet une expression corporelle complète, où la précision des coups se conjugue avec la puissance des projections.
Sur le plan réglementaire, les combats s’effectuent sur une plateforme carrée ou dans un ring, et se divisent en 2 à 3 rounds. La victoire est obtenue soit par K. O. , soit aux points accumulés grâce à la diversité des coups autorisés. Toutefois, la discipline impose des limites claires : les coups de coude, de genou, ainsi que les frappes derrière la tête, sur la nuque, les parties génitales, devant le genou et sur la colonne vertébrale sont formellement interdits. Les combattants sont équipés de protections adéquates : casque, coquille, protège-dent, plastron, gants et protège-tibias, garantissant ainsi la sécurité des athlètes.
Le Sanda, en tant que composante des arts martiaux chinois, est aussi porteur d’une philosophie riche. Il vise le développement d’une condition physique optimale, la vitesse, la concentration, l’endurance, la précision, la puissance et la coordination. Ces bienfaits physiques et mentaux s’alignent avec les principes de self-défense et reflètent l’approche holistique des arts martiaux chinois. Les variantes telles que le Sanda light et le Sanda classique offrent une accessibilité à tous les niveaux de pratiquants, soulignant ainsi la volonté d’inclusivité et d’adaptabilité de la discipline.